Le ministre de la Culture et des arts, Dieudonné Moyongo, a patronné, le 3 avril, la cérémonie d’ouverture de la réunion du comité scientifique et technique de l’Académie africaine des langues (Acalan), institution spécialisée de l’organisation panafricaine.

Durant trois jours, l’institution chargée de promouvoir et valoriser les langues africaines, dans le but de les utiliser dans toutes les sphères de la société, va mener une fois de plus une réflexion approfondie sur la problématique de ces langues pour en faire de puissants moyens de communication et surtout des facteurs de développement.

« Nous voilà encore à Brazzaville pour la réunion du Comité scientifique et technique de l’Académie africaine des langues dont les objectifs fondamentaux sont : examiner les activités de l’Acalan, en tenant compte de son plan stratégique 2019-2029 ; assister le secrétariat exécutif dans la préparation et la mise en œuvre du programme d’activités de l’Acalan et dans ses stratégies de mobilisation de ressources ; discuter d’autres questions relatives au fonctionnement de l’Acalan », a déclaré le secrétaire exécutif de l’Acalan, le Dr Lang Fafa Dampha.

Pour lui, les défis liés à l’utilisation des langues africaines sont nombreux et variés. Pourtant, la langue en tant que véhicule de communication est un élément essentiel dans le développement intellectuel et intégral de l’individu, au maintien de la cohésion sociale des communautés, et à la paix entre les peuples. C’est pourquoi, une prise de conscience en faveur de la valorisation des langues africaines s’impose à tous les Africains.

Lang Fafa Dampha a rappelé que dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations de la dernière réunion du comité scientifique et technique, tenue les 5 et 6 février 2018 à Addis-Abeba, en Ethiopie, l’Acalan a mené de nombreuses activités de visibilité et de partenariat. Il a remercié les Professeurs Charles Binam Bikoi et Antoine Manda Tchebwa pour leur travail remarquable en faveur de la promotion et de la valorisation des cultures et des langues africaines au niveau de l’Afrique centrale surtout.

Conférer aux langues africaines le statut de langues officielles et de travail

Le ministre de la Culture et des arts du Congo s’est réjoui du choix porté sur Brazzaville pour abriter cette réunion de l’Acalan, d’autant plus qu’en octobre 2018, cette ville avait abrité l’atelier opérationnel pour l’harmonisation des systèmes d’écritures du beti-fang du kikongo et du lingala organisé par l’Acalan.

« La place de nos langues a toujours été l’une des principales préoccupations des pères fondateurs de l’Organisation de l’unité africaine, aujourd’hui Union africaine (UA) », a déclaré le ministre Dieudonné Moyongo.

La situation linguistique africaine, a-t-il dit, est caractérisée par la cohabitation des langues nationales avec les langues importées ou héritées de la colonisation. Depuis quatre décennies, a-t-il poursuivi, les États africains ne cessent d’accorder une attention particulière à la culture et à la participation consciente des citoyens à construire leurs pays respectifs. C’est cette quête permanente d’une « Afrique intégrée, unie, forte, prospère et pacifique », gérée par ses propres fils et représentant une force dynamique dans l’arène internationale, qui a conduit les chefs d’États et de gouvernement africains, à adopter les décisions de Khartoum en janvier 2006.

Poursuivant son propos, le ministre Dieudonné Moyongo a indiqué qu’il y a de cela plus d’une décennie que les dirigeants africains ont adopté les textes de l’Acalan comme institution spécialisée de l’UA dont l’un des objectifs est de coordonner le plan d’action linguistique pour l’Afrique. Ce plan est destiné à servir de guide dans la mise en œuvre d’une politique linguistique continentale axée sur le développement et la promotion des langues africaines pour leur conférer le statut de langues officielles et de langues de travail. C’est pourquoi, a-t-il conseillé, les Africains doivent faire de leurs langues, des outils de développement dans les secteurs de la vie politique, économique, culturelle, administrative, technologique et juridique.

Après la cérémonie d’ouverture qui a connu également la participation de la cheffe de la division Culture de la Commission de l’UA, Angela Martins, le Pr Paul Nzeté, de l’Université Marien-Ngouabi, a prononcé un exposé pour le compte de la commission lingala, constituée des deux Congo.

Bruno Okokana
Légendes et crédits photo :
Photo : Le ministre de la Culture et des arts, Dieudonné Moyongo

(C) Union africaine : l’Académie africaine des langues en réunion à Brazzaville http://www.adiac-congo.com/node/97906